Qui a tué mon père d’Édouard Louis
- mediathequedegrane
- 24 sept. 2018
- 2 min de lecture

Qui a tué mon père d’Édouard Louis
Pas de point d'interrogation à la fin du titre du dernier livre d’Édouard Louis : les coupables seront clairement désignés à la fin du livre .
Un petit livre, une centaine de pages, mais poignant et puissant. Une sorte de « J’accuse » politique et social. Un cri d'amour politique à son père.
Bien que dans son premier livre « En finir avec Eddy Bellegueule » , il nous ait dit : «Pendant toute mon adolescence, j'ai espéré ton absence » il dira dans celui ci « je crois que je t'aimais ».
Après plusieurs années de rupture, il retourne voir son père « dans une petite ville triste et froide »; lorsque celui ci lui ouvre la porte, il ne le reconnaît pas : « tu as à peine cinquante ans ,tu appartiens à cette catégorie d'humains à qui la politique réserve une mort précoce. L'histoire de ton corps accuse l'histoire politique ». Il marche avec difficulté et à besoin d'une machine pour respirer.
Son père lui apparaît broyé par le travail, puis par le chômage et la honte d'être traité de fainéant parce qu’il refuse, par exemple, d'aller travailler à plusieurs dizaines de kilomètres de chez lui, ce qui lui coûterait trop cher et réduirait beaucoup un salaire déjà misérable.
L'écriture d'Édouard Louis est forte, précise et tranchante, bien loin de la « novlangue » libérale.
« Pour certains, la politique est une question esthétique, une posture une manière de penser et de voir le monde...»
Pour d'autres , elle se répercute directement sur leur vie et sur leurs corps, les brise physiquement et psychiquement.
Un livre « coup de poing » touchant et nécessaire, un cri d'alarme, d'indignation et de révolte pour « ceux qu'on laisse au bord de la route ».
A lire et faire lire .
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